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4. Préparatifs

4.1 Branchement des entrées stéréo

Les entrées micro (mono) sont toujours numérotées en premier (1, 2...) et les entrées stéréo viennent ensuite. Rien ne vous empêche d'utiliser les entrées micro comme entrées stéréo, en en utilisant deux, mais c'est moins commode (la Yamaha permet de coupler deux entrées).

Par contre les instruments stéréo offrent en général un niveau électrique de sortie bien plus fort que les micros et les entrées stéréo sont prévues pour ça. Du coup il n'est généralement pas possible de brancher un micro sur une entrée stéréo. D'ailleurs ces entrées ne possèdent normalement pas de connecteur XLR.

Il n'y a, le plus souvent, que deux voies stéréo, on y branche un synthé, un ordinateur, un magnétophone un lecteur de CD ou un retour d'effet s'il n'y a pas d'entrée spécifique.

En plus de ces entrées stéréo qui possèdent tous les réglages habituels, il y a un jeu de prises RCA (celles des chaînes HIFI japonaises) d'entrée/sortie pour une platine d'enregistrement et son retour. Ce retour est aussi une entrée stéréo, mais il ne dispose en général que de peu de réglages et nous n'en parlerons pas plus ici (sur la Yamaha, cette entrée monopolise un canal stéréo quand on l'utilise).

Les entrées stéréo ne disposent souvent comme réglage de gain que d'un poussoir. Il y a en effet deux niveaux normalisés de sortie pour les appareils stéréo et les normes sont assez bien respectées. Utilisez toujours le minimum d'atténuation compatible avec les réglages, utilisez le voyant peak comme pour les micros.

Nous verrons plus loin le réglage du son dans la salle.

4.2 L'ampli de retour

Confusion

Il est facile de confondre deux genres de "retours" très différents.

Il y a le "retour d'effets". Une voie sonore a été envoyée vers une réverb, il faut bien la récupérer. On peut le faire sur une entrée ordinaire, mais aussi sur des entrées spéciales (AUX RETURNS), que l'on trouve en particulier sur les consoles bon marché - il n'est pas vraiment nécessaire d'avoir des réglages de pan ou d'égalisation sur ces entrées, ce qui fait donc une économie.

Principe

Contrairement à ce que je pensais naïvement, le "retour", c'est à dire le retour de son pour les musiciens et les chanteurs n'est pas une simple dérivation de l'amplification de facade, mais un circuit complètement séparé.

Comme il demande moins de puissance que la facade et que l'on cherche toujours à gagner de la place, il est souvent réalisé avec des enceintes auto-amplifiées.

Il y a une autre raison à cela : le "retour" est toujours monophonique (sauf s'il se fait par le casque) et quand on fait dans le luxe, on peut en avoir un par musicien. Dans ce cas il serait très complexe d'avoir ampli + hauts-parleurs.

Retour général

Sur nos consoles, la sortie "aux send 1" est en général prévue pour le retour (et la "aux send 2" pour les effets).

Branchez donc votre ampli de retour sur cette sortie (jack). Sortie haut niveau (niveau ligne), elle est peut être symétrique ou asymétrique. Un vieil ampli de guitare peut faire l'affaire si vous n'êtes pas trop exigeant sur la qualité sonore (dans ce cas la qualité peut être un défaut : on s'entends mieux avec un son "téléphone" qu'avec un son HI-FI).

Dans chaque canal mono ou stéréo, vous avez un réglage de volume "aux 1" et un bouton "PRE".

Enfoncez le bouton PRE pour vous mettre en mode "pré-faders". Dans ce cas vous prenez le son juste après le réglage de gain, mais avant les faders et vos retours ne dépendront pas de la facade, ni même du mute.

Les retours servent aussi au dialogue entre membres de la formation, qui peuvent se parler sans que le public les entende soit avec un micro spécial (dont la sortie est mutée), soit lorsque le son de facade est coupé (pauses, répétitions).

Dans la chaîne de réglage générale de la sono, il est donc possible (souhaitable ?) de régler le retour avant la facade.

De toute façon il faudra reprendre le réglage avec la façade (on entends quand même un peu les retours dans la salle et on entends la façade sur la scène)

Réglage

Pour ce réglage, commencez par mettre le réglage de volume de l'ampli sur zéro (comme toujours), mettez le réglage "AUX 1" du mixer en position moyenne - zéro, c'est à dire zéro dB, soit volume nominal- pour la table Behringer, et envoyez le son d'un lecteur de cd.

Placez-vous près de l'ampli et réglez le son pour qu'il semble assez fort de la place du/des musiciens concernés. Le haut-parleur doit être orienté vers les musiciens et le plus proche possible d'eux.

Il faut veiller, quand c'est possible, à ce que le haut-parleur soit placé derrière les micros, mais un peu à droite ou à gauche car les micros unidirectionnels des chanteurs ont souvent une certaine sensibilité juste en arrière et aucune à 45° à droite et à gauche.

Il faut que le retour soit confortable pour le chanteur/musicien, mais trop faible pour créer du larsen (sifflement).

Par la suite, vous ne toucherez plus à l'ampli et vous ferez les ajustements avec le bouton "AUX 1" du mixer (les boutons par voie et le bouton général "AUX SEND 1").

Retours stéréo

Si vous disposez d'un ampli de retour stéréo (votre ancienne sono, plus assez puissante pour la façade), vous pouvez essayer de l'utiliser comme deux amplis de retour séparés. Tous les amplis de sono que je connais ont des réglages gauche/droite séparés et fonctionnent donc comme deux amplis séparés.

Vous avez peut-être sur (derrière) votre ampli un bouton ou un curseur "bridge" qui permet coupler les deux canaux d'entrée stéréo en un seul canal mono qui sort sur les deux haut-parleurs. Il suffit alors de relier une des entrées de l'ampli (l'entrée R sur le mien, un Booster 2200) à la sortie aux1 du mixer.

Retours individuels

Si vous avez la chance d'avoir un mixer avec des jacks "insertion" ou des jacks de sortie individuels par canal, vous pouvez utiliser ces sorties pour alimenter un retour par canal. Pas de difficulté particulière, sauf de gérer plusieurs hauts-parleurs qu'il ne faut pas trop rapprocher.

Mais un "retour" doit-il privilégier le son de celui qui reçoit ou le son d'ensemble ? L'artiste veut-il s'entendre ou entendre le résultat global. C'est sans doute une question de débutant, mais je n'ai pas encore trouvé de réponse.

Retours par groupes

Si votre mixer gère les groupes, vous pouvez en profiter, mais ce n'est pas le cas du mien, je ne peux donc pas vous aider la Yamaha le fait, mais je n'ai pas eu l'occasion de m'en servir).

4.3 L'ampli de facade

C'est l'ampli principal de l'installation. Il est souvent disposé sous le mixer (surout pour des commodités de transport). Il lui est relié par des câbles XLR symétriques. Il possède des réglages de niveau situés soit devant soit derrière le boîtier. A la première utilisation, il vaudrait mieux qu'ils soient eux aussi à zéro.

La meilleure façon de tester l'ampli est la suivante.

Bien noter le résultat, on ne devrait plus avoir a le modifier (sauf changement de salle).

Ramener le fader principal du mixer à une valeur compatible avec les travaux :-).

La Yamaha a un mute général, bien commode pour bosser tranquillement.

4.4 La lumière

Il ne s'agit pas de l'éclairage de la salle ou de la scène, qui est un autre sujet, mais de l'éclairage du mixer.

Il existe des lampes prévues exprès pour ca et je n'ai trouvé aucun moyen commode de les remplacer, je vais donc en acheter une (à l'heure où j'écris, ce n'est pas encore fait).

Il y a deux modèles, tous les deux en 12V. Ils ont une petite lampe au bout d'un flexible et sont branchés sur une embase prévue sur le mixer.

Ces embases sont soit une XLR (à ne pas confondre avec une prise micro) soit une prise professionnelle video à bayonette type BNC.

Il suffit de les alimenter avec un petit transfo 12V alternatif et le tour est joué. Ces prises sont faciles à installer partout.

Une petite lampe de poche est indispensable pour pouvoir éclairer là où il n'y a pas d'éclairage - et c'est fréquent, en spectacle on est dans le noir.

4.5 Les balances

C'est donc ce qui se fait en dernier. Idéalement vous êtes au fond de la salle, chaque artiste fait un petit numéro, se prononce sur la qualité du retour et vous même réglez la facade.

Quand chacun est réglé, on fait un tour de piste ensemble. Si vous n'êtes pas au fond de la salle, il vous faut un aide qui vous dira par geste de monter ou baisser le son.

N'oubliez-pas un réglage très important : la position spatiale ou "pan" (pour "panoramique").

Votre installation est stéréophonique, c'est à dire que, pour les spectateurs, le son vient d'un HP à gauche et d'un autre à droite (HP ou groupe de HP).

Si vous réglez avec le bouton "pan" le volume du son d'un HP à l'autre, le spectateur va avoir l'impression que le musicien se déplace.

Il est très important que le son ai l'air de provenir de la position où l'on voit le musicien. Le problème c'est que tous les spectateurs ne sont pas placés au même endroit, ils n'ont donc ni la même puissance sonore ni le même rendu spatial...

4.6 Les effets

Les "effets", c'est ce que l'on appelle essentiellement "la réverb", ce qui permet d'avoir un son qui ressemble à celui d'une salle de concert, même dans son appartement.

Sur notre mixer de référence, il y a un générateur incorporé.

Il se règle sur une partie spéciale du mixer, où l'on choisit le type d'effet.

Il se règle aussi pour chaque voie par un potentiomètre "aux2", également indiqué "FX".

Il faut savoir que ce potentiomètre envoie sur le bus principal une partie de la voie, après passage par le générateur d'effets. Si on ne veut pas d'effet (par exemple sur l'entrée du lecteur de CD), il faut penser à mettre ce réglage complètement à gauche (moins l'infini), le zéro étant ici le 0db, niveau normalisé moyen.

Sur les consoles Behringer, de plus, le signal FX n'est pas concerné par la touche "mute". Il est donc post fader mais pré mute. Du coup, même si un micro est muté une partie de son signal reste perceptible sur l'ampli, par l'intermédiaire du FX.

Le FX, générateur d'effets, a un réglage général situé au dessus des vu-mêtres sur notre console de référence et qui possède un mute (bouton marqué "main mix alt 3-4"). Il est donc possible de muter les effets, mais tous ensembles (et donc aussi d'oublier de les dé-muter :-).

Les effets ajoutent du volume au volume général. Ils doivent être les plus discrets possibles.

4.7 L'égalisation (EQ)

C'est l'usage des réglages de graves et d'aigus. Essayez de garder ces réglages en position neutre. Un excès de graves rends la parole peu compréhensible, un excès d'aigus est fatiguant. Un léger excès de médium peut rendre plus présente une voix.

Certaines consoles pemettent d'ajuster non seulement le volume de l'égalisation, mais la fréquence à laquelle il agît. Si vous savez ce que c'est qu'un filtre passe haut, passe bas et une largeur de bande, vous pouvez vous en préoccuper, sinon touchez-y le moins possible.

Il peut-être intéressant, si vous avez des artistes de registres différents (hommes et femmes, flutes ou hautbois), de "favoriser" le son principal de chaque artiste : couper l'aigu des hommes et couper la basse des femmes, quand ils chantent ensemble, pour mieux séparer leurs voix.

4.8 L'enregistrement

Pour enregistrer le spectacle (enregistrement témoin, il ne s'agit pas ici d'un enrengistrement pour publication), il suffit de brancher un magnétophone sur les sorties "tape output".

Ces sorties sont dépendantes du niveau général du son (faders principaux). C'est une des raisons pour lesquelles il faut toujours que le son soit réglé pour être bon avec ces faders au niveau zéro.

L'enregistreur ayant le meilleur rapport qualité/prix est sans nul doute le minidisk. On en trouve facilement d'occasion car cet appareil n'est pas si commode en usage walkman (il faut constamment enregistrer ses disques préférés sur minidisk, c'est lassant), mais pour nous, c'est idéal. Faites bien attention de prendre un modèle pourvu de la fonction enregistrement (il y a de simples lecteurs) et même, de préférence un avec entrée micro, même si nous n'utiliserons pas ici cette entrée. Préférez aussi un modèle possédant la fonction "lp4", capable d'enregistrer 4 heures d'un coup, soit un concert entier.

Branchez les sorties tape out du mixer sur l'entrée "ligne" du minidisk. Si vous voulez un enregistrement de qualité, réglez le niveau d'enregistrement sur "manuel".

Il vous faudra ensuite tâtonner jusqu'à avoir un niveau d'enregistrement correct mais un peu faible. En effet sur un enregistreur numérique comme le minidisk, tout dépassement de niveau entraine des bruits très désagréables, il faut absolument éviter tout dépassement.

Il est ensuite facile de transférer le minidisk sur PC et de graver un CD.

4.9 Insertion

Un connecteur d'insertion (jack) permet de prélever le signal d'une voie, de le traiter et ensuite de le réinjecter dans la voie. C'est particulièrement commode pour mettre en place un anti-larsen (filtre automatique à coupure très franche) sur les micros qui y sont le plus sensibles, de par leur nature ou leur position. Ceci dit, ces filtres coûtent cher...

4.10 Sortie par voie

Si vous disposez d'une sortie par voie, vous pourrez installer un retour par instrument - si vous êtes riche :-).

Vous pourrez aussi enregistrer les instruments sur des pistes séparées (enregistreur multipistes ou ordinateur).


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